La dernière Boulangère de Lagarde est partie…

Madame Bonnes est décédée le mercredi 13 avril 2016 à Lagarde.

 

Madame Marie Thérèse Françoise Mazières est née à Lagarde à la métairie d’En Dardé le 31 mars 1931. Sont père Paul Joseph, originaire de Mourvilles Hautes s’était marié en 1929 avec Henriette Marty, la propriétaire d’En Dardé.

 

Marie Thérèse a épousé le boulanger de Lagarde, Hyppolite Bonnes, issu d’une longue famille de boulangers, le premier connu, Paul Bonnes, était boulanger en 1863 à Lagarde.

 

En se mariant au boulanger Marie Thérèse a aussi épousé le labeur de la boulangerie qu’elle a su concilier avec celui, non moins dur de mère de famille.

 

Ils sont restés toute leur vie près de leur four ; leur maison était la boulangerie.

 

Les familles de Lagarde venaient récupérer les pains appelés « marques » dans la cuisine familiale. C’était un peu la maison de tous.

 

Les anciens lagardais se souviendront des couronnes (gâteaux des rois) qu’ils faisaient tous les dimanches et les gâteaux à l’anis pour les fêtes (St Rémy, rogations, etc.), même après avoir arrêté la boulangerie vers 1984.

 

En plus de tout ce travail, ils trouvaient encore le temps pour remplacer les Taurines dans leur charge de carillonneurs lorsque ceux-ci étaient empêchés.

 

La cabine téléphonique a aussi été en service dans leur maison. Ils en avaient la charge par arrêté municipal du 2 juillet 1973 à la suite de la famille Bouton. Quand des appels téléphoniques arrivaient, Marie Thérèse partait avertir les personnes appelées.

 

C’est toute une vie de travail, avec très peu de repos et de bénéfice ; des gens honnêtes qui gagnaient leur pain à la sueur de leur front.

 

Hyppolite est décédé le 1er juillet 2012 ; Marie Thérèse est partie le rejoindre le 13 avril.

 

Qu’ils reposent en paix.

 

Nos sincères condoléances à ses enfants et petits-enfants.

 

 Nota :

Les « marques » étaient des pains de 2 kg.

 

Chaque habitant, allant chercher son pain, portait une planchette qu'il encastrait dans celle conservée chez le boulanger. Le boulanger faisait une "marque" au couteau scie sur les planchettes encastrées pour chaque pain pris.

 

La famille payait en fin de mois, soit en blé soit en argent en fonction du nombre de marques. Ce système, sans contestation possible, puisque les traces devaient coïncider, a perduré jusqu’aux environs de 1965.

 

Marie Thérèse et Hyppolite dans l’atelier.

Photo prise en 1975 par M. Marquet instituteur de Lagarde.



Hommage à un honnête travailleur

 

Denis n'ira plus au marché à Villefranche

 

 

Denis Margadit, s'est éteint dimanche 13 mars à la clinique Monnier

 

Comme le Martin de la chanson, il n'était ni jaloux, ni méchant, Denis a toujours "retourné le champs des autres avec à l'âme un grand courage et aux lèvres un doux chant".

 

Né le 7 mai 1927 à Monestrol, il commence à trimer en 1944 à En Jeannet, il y reste 18 ans, s'y marie en 1950 avec Jeannine Latge; Noël naîtra 4 années plus tard. En 1962 il s'en va retourner d'autres champs : En Paya, En Gris, En Séguy, En Pascot, Borde petite, Le Teulet et retour à En Séguy en 1984 où il bêchera pendant 11 années.

 

Denis et sa famille s'installeront en 1995 au Rouch bas. Denis faisait partie des lagardais qui patiemment attendaient l'arrivée de la boulangère au dépôt de pain de Madame Fournier, où s'échangeaient les nouvelles du village.

 

C'était lui qui tous les vendredis matins partait au marché à Villefranche conduisant prudemment son tracteur, se laissant dépasser par des automobilistes toujours trop pressés.

 

Le tour du marché effectué, quelques mots échangés avec les amis, son cabas à la main il reprenait le chemin de Lagarde.

 

Du Rouch bas il est parti pour Monnier. Le dimanche 13 mars 2016 il s'en est allé, "labourer son dernier champ…toujours sans déranger les gens".

 

Le lundi 14 mars, la famille, les amis et voisins, derrière la bannière de la Société de Secours Mutuels Saint-Julien, l'ont suivi doucement au cimetière de Lagarde, mais, cette fois ci, ce n'était pas lui qui conduisait…

 

Nos condoléances à son fils Noël et aux membres de sa famille.

 

Nota : Denis a été le dernier employé au corbillard municipal, (délibération du Conseil Municipal de janvier 1981) et il avait aussi, bien avant son fils Noël, été cantonnier de Lagarde.

 

Carlos Estevao

 

Le 16 janvier 2009 à 8 heures du matin, Denis s'en va au marché de Villefranche faire son marché.

Denis avec les membres du Conseil Municipal de Lagarde (avant 1989) devant le monument aux morts de Lagarde. Photo amicalement transmise par un autre travailleur lagardais.



Je remercie les Lagardaises et les Lagardais qui ont bien voulu me transmettre les photographies utilisées.